A- La liberté d'expression, limitée?

Publié le par M.Fournier, C.Artru, S.Garrett

De nos jours,  la liberté d’expression permet la transmission d’informations ou d’idées d’actualité mais aussi d'idées qui heurtent ou choquent. La presse a donc pour fonction d'informer et de distraire. Elle propose ainsi des points de vue variés divulguant divers messages. Sans le pluralisme, un système politique et socialtolère et intègre une diversité d'opinions, sans la tolérance et l'esprit d'ouverture, la société dans laquelle nous vivons ne pourrait être qualifiée de « société-démocratique ».

 

La liberté d’expression est donc un principe universel, un droit fondamental, mais celle-ci est limitée et donc jamais totale.

En effet, la liberté de chacun doit s’arrêter là ou commence celle des autres. La liberté de tout dire et dans n’importe quelle circonstance pourrait être une contrainte à la liberté d’autrui. En effet, comme nous vivons tous en communauté, nos actes ont des répercussions sur le monde qui nous entoure. Ainsi, nous nous devons, par simple conscience, de se fixer une certaine limite à notre liberté d’expression. Il est effectivement important de « respecter » cette règle afin d’assurer une bonne vie en communauté. Il est évident que ceci n’est pas une règle fixée par une loi, mais un simple devoir personnel. Ainsi, la liberté d’expression est déjà en quelque sorte limitée vis-à-vis de la relation avec les autres.

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Presse et journalistes contrôlés?

 

D’autre part, la liberté d’expression peut subir des restrictions fixées par la loi pour des raisons de sécurité, pour protéger et respecter le droit des individus. Ainsi, cela permet de lutter contre les discriminations raciales, de s’assurer d’une bonne protection de l’enfance et de la défense des droits de propriété intellectuels.

La liberté d’expression n’est donc pas un droit absolu étant donné qu'elle a subit de nombreuses réglementations avec la Charte de Munich, rédigée en 1971. Les Journalistes essaient ainsi de respecter au mieux cette Charte, constituée de 10 devoirs et 5 droits.

 

Ces dix devoirs sont :

 

-     Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître.

-     Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.

-     Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents.

-     Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.

-     S’obliger à respecter la vie privée des personnes.

-     Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.

-     Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement.

-     S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information. 

-     Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs

-     Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.

 

Et ces 5 droits :

 

-     Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception en vertu de motifs clairement exprimés.

-     Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu’elle est déterminée par écrit dans son contrat d’engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale.

-     Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou sa conscience.

-     L’équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l’entreprise. (doit être consultée attentivement avant de prendre des mesures définitives comme : embauche, licenciement, mutation et promotion de journaliste) .

-     En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi, à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.

 

Tout individu qui a des opinions trop dérangeantes et divergentes de celles de la société, pourrait avoir des difficultés à se faire connaître ou à le rester, ainsi qu'à prendre la parole en public.


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Marie Ndiaye et son oeuvre: Trois femmes puissantes

 

 

C’est en effet le cas de Marie N’Diaye qui a gagné le prix de Goncourt 2009 grâce à son livre Trois femmes puissantes. Elle expose dans ce livre son point de vue sur la France qu’elle juge « monstrueuse » et sur le sarkozysme. Sa dénonciation est une forme de liberté d’expression étant donné qu’elle a le droit de se prononcer et de critiquer la politique du président. En effet, elle déclare, en parlant des politiques de droite : « Pour moi, ces gens-là, ils représentent une forme de mort, d'abêtissement de la réflexion, un refus d'une différence possible. » Le patron de Gallimard, son éditeur déclare que : « Marie a raison quand elle dit que c'est monstrueux d'aller chercher des enfants à l'école pour les renvoyer dans leur pays et en même temps, la France est tout de même une bonne mère. Il y a une liberté de ton et d'expression ». Cependant, l’auteur a été très mal perçu par le député UMP Eric Raoult qui a écrit à Frédéric Mitterrand, ministre de la culture : « Ces propos d'une rare violence, sont peu respectueux voire insultants, à l'égard de ministres de la République et plus encore du Chef de l'État. Il me semble que le droit d'expression, ne peut pas devenir un droit à l'insulte ou au règlement de compte personnel. C'est pourquoi, il me paraît utile de rappeler le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité. ». Une vraie polémique se crée autour de ce roman. De plus, Eric Raoult aurait inventé ce concept de droit de réserve, il n’existe pas de définition exacte, il consiste à mettre une limite à ses propos, à avoir une certaine retenue dans l’expression de ses opinions, notamment politiques, sous peine d’être réprimander. Ce terme ne s’applique qu’aux fonctionnaires. C’est pourquoi le devoir de réserve n’a pu s’appliquer à Marie N’Diaye. Cependant l’UMP a rappelé que la liberté d’expression est un droit fondamental. Donc ce livre crée une polémique au sein d’un même parti politique. M. Raoult à alors reçu le prix Busiris, qui est un prix satirique décerné par à un politique que l’avocat Maître Eolas estime de mauvaise foi.


 

Débat sur le devoir de réserve, exemple de Marie Ndiaye 

 

D'autre part, la liberté est une valeur fondamentale dans de nombreux pays. En effet, elle figure dans la devise de la France " Liberté, Egalité, Fraternité". Par définition, une valeur désigne un idéal vers lequel on tend. Ainsi nous pouvons affirmer que la liberté de la presse et la liberté d'expression sont des idéals qui ne peuvent jamais être atteints et qui ne peuvent donc pas être respecter totalement. En effet, cette liberté est limitée par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, article 4 : "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi". La liberté de chacun s'arrête donc là où commence celle des autres.

 

 

 

LA LIBERTE DE LA PRESSE EN FRANCE:


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Grace à une étude de Reporters sans frontières, association qui lutte pour la liberté de la presse, on est arrivé à évaluer la situation des pays du monde quant à la liberté de la presse. On remarque ainsi que la plus part des pays de l’Est et de l’Afrique sont dans des situations difficiles voire très graves. Cependant, la France se trouve dans une situation jugée plutôt bonne, mais pas bonne comme le Canada ou l’Allemagne. Ainsi, cette étude montre que la France, malgré les libertés qui sont défendues par la République, ne possède pas une liberté de presse totale et sans injustices.



 

Journée mondiale de la liberté de presse, un problème aussi mondial. 

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De plus, une autre étude de Reporters sans frontières a montré le rang mondial de la France par rapport à sa liberté de presse. Mais la France n’est que 43ème de ce classement. Notons que, selon ce classement annuel, la France était 31ème en 2007, puis 35ème en 2008. On observe ainsi une baisse régulière assez importante qui peut commencer à inquiéter les journalistes français.

Afin de mieux comprendre ce classement et cette baisse, nous avons recueilli sur quels critères cette liste était établie. Tout d’abord, elle est effectuée entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre 2009 où un questionnaire est préparé basé sur s’il y a eu ou non des atteintes directes à la liberté de presse et si oui, on tente alors de les comptabiliser. Ainsi, reporters sans frontières s’intéresse aux assassinats ou menaces contre les journalistes et aux différentes formes de censure ou pressions sur la presse.

Le secrétaire général de reporters sans frontières, Jean-François Julliard, pense que cette baisse est due notamment au fait que ces affaires de presse sont souvent poursuivies en justice à présent. De plus, celui-ci déclare que «La protection des sources n’est toujours pas assurée et c’est un vrai problème». Il fait aussi référence aux nombreuses perquisitions des appartements de journalistes qui avaient légèrement trop parlé : on ne devrait pas «interpeller un journaliste accusé de diffamation chez lui au petit matin». Cependant, La France est un des pays d’Europe qui dit respecter vraiment les libertés, jugées comme des valeurs principales de la société. D’autre part, notons qu’au niveau Européen, ion remarque aussi une baisse importante dans ce classement. Julliard affirme alors qu’ «il est inquiétant de constater que des démocraties européennes comme la France, l'Italie ou la Slovaquie continuent, année après année, de perdre des places dans le classement»

 

 

 



Limite de la liberté d'expression, responsabilité des journalistes, expemple des caricatures de Mahomet (voir B- Les formes de censure )

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